
18 Juin Guérir notre enfant intérieur nous permet de nous réaliser pleinement
Depuis notre plus jeune âge, on nous raconte des histoires d’enfants en danger ou brimés, qui arrivent à s’en sortir après avoir affronté de terribles épreuves (Le Petit Poucet, le Petit Chaperon Rouge…). En fait, ce sont tous des paraboles de l’Enfant intérieur, outil de développement personnel fréquemment utilisé en thérapie.
Comme les héros des contes et légendes de notre enfance, nous avons au fond de nous un enfant réduit au silence, effrayé ou blessé. Cela nous empêche d’apprécier véritablement le monde extérieur et de nous épanouir. En prendre conscience en se reconnectant à lui va nous permettre de le guérir et de nous épanouir pleinement.
Le concept d’Enfant intérieur est créé dans les années 1940 par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung. Ce dernier a mis en évidence la force de guérison de ces enfants surpuissants dans les histoires et croyances collectives. Dans les années 60, le psychologue américain Eric Berne en fait la base de l’analyse transactionnelle et rajoute à la théorie de Jung la déclinaison du moi intérieur en trois états : le Parent, qui fixe les règles ; l’Adulte, qui décide et trouve les solutions aux problèmes ; l’Enfant, qui est dans le ressenti et réagit.
L’Enfant intérieur connaît un vrai essor en psychothérapie, dans les années 80. Les psychologues et analystes, Hal et Sidra Stone, développent leur propre méthode, le Dialogue intérieur. Celle-ci permet de rentrer en contact avec les sous-personnalités multiples, dont fait partie l’Enfant intérieur, qui cohabitent avec les trois états du moi d’Eric Berne, comme le Tyran, le Protecteur, le Séducteur… Avec l’aide d’un thérapeute, il est possible d’établir un dialogue avec cette entité que nous reléguons souvent au placard en grandissant. Il suffit pour cela de discuter avec elle, comme si nous discutions avec une vraie personne, afin de lui permettre de devenir une source de richesse intérieure immense.
Pour Moussa Nabati, psychanaliste franco-iranien, nous serions comme une poupée russe, avec deux personnes, deux désirs, deux Moi, l’un adulte et l’autre enfantin. Il a constaté que ce n’est jamais vraiment l’adulte qui souffre, mais le petit garçon ou la petite fille qui est en nous, sous l’emprise du fantôme.
Les méthodes de libération de son enfant intérieur se multiplient. Le psychologue américain John Bradshaw a lui aussi mis au point sa propre théorie. Sa méthode, qu’il expose dans l’ouvrage “Retrouver l’enfant en soi”, consiste à découvrir à quel stade du développement nous avons abandonné notre Enfant intérieur et à lui permettre de grandir comme le ferait un véritable enfant.
Se connecter avec son enfant intérieur, lui dire qu’on l’aime et se reconnecter à lui permet de trouver ou retrouver une énergie de vie créatrice et un émerveillement que nous avons perdus depuis que nous avons quitté le monde de l’enfance. Notre enfant intérieur nous permet de dédramatiser les événements et de trouver la solution qui est en nous. Cela nous permettra de prendre du recul et de gérer nos émotions, en tant qu’adulte.
Il existe plusieurs exercices pour retrouver notre enfant intérieur et nous guider dans cette renaissance, comme la méditation ou la visualisation. On peut bien sûr les pratiquer seul mais le soutien d’un spécialiste permet souvent d’accélérer le processus de guérison.
Bibliographie :
John Bradshaw, “Retrouver l’enfant en soi” (Editions de l’Homme, 2004)
Moussa Nabati, « Guérir son enfant intérieur » (Fayard, 2008)
Hal et Sidra Stone, “Le Dialogue intérieur” (Le Souffle d’Or, 1997)